Notre association Alk France Cancer Poumon et l’Association des Patients en Onco-Pneumologie de l’Hôpital Foch (Apop Foch) rejoignent les associations De L’Air et Mon Réseau Cancer du Poumon dans leur mobilisation suite à de récentes décisions de la Haute Autorité de Santé (HAS) en matière d’accès précoces à des thérapies innovantes et porteuses d’espoir pour les patients que nous sommes et que nous représentons au travers de nos associations respectives.
Notre démarche conjointe est motivée par les récents refus de la HAS sur les remboursements des thérapies ciblées autour de traitements efficaces pour les formes particulières des cancers du poumon non à petites cellules avec mutations (EGFR, ALK, ROS1, BRAF, MET, RET, HER2, NTRK …). Ces formes de cancer bronchique touchent des personnes jeunes, non-fumeuses et peuvent être classées dans la catégorie des cancers rares au vu du petit nombre de personnes touchées (10% de tous les cancers du poumon sur l’ensemble des mutations connues).
Les récents refus sont repris ci-dessous :
- Fusion du gène NTRK : les traitements Vitrakvi-larotrectinib et Rozlytrek-entrectinib ont eu un remboursement refusé, contrairement aux autres pays européens,
- Fusion de RET : les traitements Gavreto-praseltinibet Retsevmo-selpercatinib ont eu un remboursement refusé
- Réarrangement ROS1 : refus du remboursement du crizotinib en 1ère ligne au profit de la chimiothérapie, avis défavorable pour le remboursement de l’entrectinib
Les principales raisons des refus de remboursement par la HAS sont l’insuffisance de données, un nombre de patients trop faible, l’absence de données comparatives ou l’existence d’alternatives thérapeutiques avec la chimiothérapie.
Or la chimiothérapie offre des résultats souvent moins bons (moins bonne réponse au traitement, efficacité plus courte) et génère une forte toxicité avec des séquelles graves et irréversibles. En comparaison, les thérapies ciblées sont généralement mieux tolérées et offrent une meilleure qualité de vie, avec pour certains d’entre nous la possibilité de continuer à travailler, ce qui est particulièrement important car beaucoup sont de jeunes personnes sur ce type de cancer du poumon.
Pour chaque mutation existante, des thérapies spécifiques doivent être développées, et pour une mutation donnée, il est nécessaire de pouvoir disposer de plusieurs thérapies car des résistances aux traitements se développent inéluctablement tôt ou tard. L’absence d’alternatives thérapeutiques conduit à une rupture inacceptable dans l’accès aux soins de nos patients et par la même réduit considérablement leur espérance de vie.
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